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Le Hezbollah fait des émules aux quatre coins du monde musulman

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah. (Photo d’archives)

Le site d’information libanais Elnashra publie un article dans lequel il aborde les succès qui font jaser les adversaires de la Résistance à travers toute la région.

Voici la traduction de l’article :

Après l’expérience couronnée de succès du Hezbollah en Syrie, qui a bravement combattu aux côtés de l’armée syrienne et qui a su à travers cette présence étendre la profondeur stratégique des forces anticolonialistes de la région face à l’axe pro-américain composé d’Israël, de la Turquie, de l’Arabie saoudite et du Qatar, un phénomène vient de se produire : le Hezbollah fait des émules. Le camp pro-Assad, mené par la Syrie, la Russie, la Chine, l’Iran et le Hezbollah, et les acquis qu’il a su accumuler semblent avoir donné de belles idées aux ennemis jurés de l’impérialisme dans la région : de nouveaux mouvements tels qu’al-Nujaba, Hachd al-Chaabi ou encore Ahl al-Haq ont vu le jour comme pour confirmer l’émergence d’un « arbre de la Résistance » dont les rameaux et les racines sont en connexion, s’entrecroisent, s’entraident et comblent le vide. 

Mais ce n’est pas tout : la guerre en Syrie n’a pas fait uniquement surgir des mouvances liées à la Résistance. Elle a aidé à les chapeauter sous la bannière d’un même objectif et à créer de la sorte une coordination et une harmonie entre les diverses composantes de l’axe en question : désormais, l’armée syrienne, le Jihad islamique de la Palestine, le mouvement yéménite Ansarallah et le parti bahreïni al-Wefaq ne cachent plus leur dette idéologique envers le Hezbollah libanais, cette source première génératrice de plans géostratégiques et qui est à même de piloter tous les mouvements de résistance à travers la région. 

Ce réseau régional de résistance n’a pas de confession. Il n’est ni chiite ni sunnite, mais musulman et il a pour mission de contrer avec force et acuité « le projet d’implosion des États souverains du Moyen-Orient », projet qui veut que les nations de la région la plus ancienne et la plus riche du monde oublient leur histoire, leur culture, leurs valeurs et deviennent un amas insipide « sans nom ni identité » et toujours prêt à être phagocyté. Le Moyen-Orient se trouve désormais à un carrefour conduisant à deux voies opposées : celle de l’implosion et celle du rassemblement. La victoire de l’une ou de l’autre changera de fond en comble le visage de la planète, car c’est à travers cette victoire que des concepts tels que l’État, la nation, la souveraineté ou l’indépendance seront redéfinis. 

Au point où en est la guerre entre ces deux projets, force est de constater que la Résistance, avec à sa tête le Hezbollah, a su s’imposer comme l’un des principaux protagonistes. 

Hassan Nasrallah est aujourd’hui l’un des acteurs majeurs de la résistance au « Grand Moyen-Orient », ce projet déclenché au lendemain du 11 septembre avec l’invasion de l’Irak et qui a connu son premier échec en 2006 en s’attaquant au Liban. Mais le Grand Moyen-Orient est un plan tenace. Il veut totalement avaler le monde arabe, l’Iran, le Pakistan, l’Afghanistan, l’Asie centrale et le Caucase. Défait au Liban, le projet s’est alors tourné vers la Syrie, où les takfiristes, agents directs des puissances occidentales, ont tenté de diviser, de morceler et de broyer tout sur leur passage avant d’affecter le Liban et l’Irak. 

La seule personnalité arabe à avoir dénoncé dès le début ce projet fut Nasrallah : le mouvement qu’il dirige, fondé sur une idéologie anti-impérialiste, dépasse largement les frontières libanaises et est sur le point de se transformer en un phénomène régional, voire international. C’est un saut en avant qui n’est pas passé inaperçu aux yeux de nombreux analystes régionaux et internationaux. Ce qui a surtout intéressé ces analystes, c’est la capacité du Hezbollah à gérer les pires crises : sa tactique consiste à mettre à profit ses capacités militaires et logistiques pour obtenir la victoire. C’est surtout la capacité d’adaptation stratégique de ce mouvement qui lui permet de remporter les batailles et de diriger les événements dans le sens souhaité.

En ce sens, le Grand Moyen-Orient des Américains, planifié pour dépecer les États de la région et spolier leurs richesses est confronté à un obstacle redoutable : la pensée de la Résistance, qui est née et s’est propagée dans des régions prises d’assaut par les impérialistes. La personne de Nasrallah, ses discours judicieux, sa vision, ses conseils et ses ordres en ont fait un véritable leader aussi bien sur le plan organique que structurel.

À cette aune, il se peut qu’il y ait d’ici quelque temps un changement à la tête du Hezbollah : le charismatique Nasrallah, qui n’a jamais cessé de prôner l’unité inter-islamique contre l’assaut des puissances étrangères, pourrait être désigné à la tête d’un vaste réseau de résistance qui compte dans ses rangs des gens du Moyen-Orient de toute confession, même des takfiristes désillusionnés et abandonnés à leur sort par leurs soutiens. Le Hezbollah pourrait donc ne plus être libanais. Il pourrait être afghan, syrien, irakien, yéménite, bahreïni, et former une véritable étendue géostratégique où une seule pensée domine : la souveraineté des États, leur indépendance et leur résistance face à toute forme d’occupation étrangère. Cette étendue géographique et géostratégique est infiniment plus vaste que celle où a été implanté il y a 70 ans Israël. Six ans de guerre interarabe n’ont pas réussi à monter les Palestiniens contre la Résistance. Au contraire, on est désormais témoin d’un retour en masse des Palestiniens à l’option défendue par le Hezbollah : se battre militairement contre Israël… Dans tout cela, on ne peut que voir un phénomène de bon augure : la naissance d’un nouveau Moyen-Orient résolument anti-néocolonialiste, souverainiste et qui sait se défendre.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV